Trail des Avens, un peu plus d’étapes que prévu !
4 et 5 mai 2019 Trail des Avens
Ah, ce massif des gorges de la Cèze et ses lieux fantastiques !
38 km en deux étapes, une première expérience en douceur aux trails sur deux jours.
Depuis plus de dix ans, l’été rime avec garrigue, lézards, thym citronné, gorges de la Cèze. Nous avons, au fil du temps, tissé un lien particulier avec Méjannes-le-Clap, village français, situé dans le département du Gard et la région de l’Occitanie. Ensuite, le massif des gorges de la Cèze est devenu un de mes lieux d’entraînement trail, alliant passages techniques et dénivelés sans grande difficulté, permettant des escapades en solitaire. Depuis que je me suis mise au trail, nos amis méjannais n’ont cessé de nous demander, alors le Trail des Avens, c’est pour quand ?
C’est finalement, à la 6ème édition en 2019, que nous avons participé.
Trail des Avens, mais c’est quoi, un aven ? Un aven est une grotte dont l’ouverture se fait par le haut. Un gouffre, un abîme donc. Le plateau calcaire méjannais est un vrai gruyère, parsemé d’avens et de grottes. Il parait qu’il y en a plus de 600 dans le massif des gorges de la Cèze. Il y en a tellement qu’encore à l’heure actuelle on en découvre des nouveaux.
Plusieurs distances sont proposées dont certaines sur deux jours. Un trail à étapes, allez, quitte à aller jusque-là, on fait la totale : étape 1 : 13,7 km et 230 m D+, étape 2 : 25 km et 870 m D+
Deux étapes, deux boucles au départ et à l’arrivée devant le centre sportif (Espace Gard Découvertes) et entre les deux, une nuit dans un vrai lit. On n’est pas encore au marathon des sables 😉
Le rapport D+/km n’est pas très élevé par rapport au trail de montagne mais on est dans la garrigue, sèche et caillouteuse, avec des passages sous terre dans plusieurs grottes et beaucoup de rochers. Il faut mettre les mains par terre et sur les parois et lever les pieds. Les gorges de la Cèze sont appréciées pour le kayak mais aussi l’escalade. Ce trail alterne des passages techniques et de belles portions plus roulantes. Idéal pour ne pas être lassé.
1ère étape
13,7 km et 230 m D+.
Un départ hyper rapide, bousculade, des coureurs chutent juste devant moi, heureusement sans conséquence.
Qu’est-ce qu’ils courent vite !
5 premiers km sont plats et sans difficultés, ça va vite, ça tourne et retourne quelques pierres, c’est presqu’un cross.
Nos amis méjannais sont au bord du lac de Trépadone, on s’envoie des bisous volants au passage. Je me dis souvent que ça doit être frustrant pour nos supporters de nous attendre pour nous voir passer si vite.
Ensuite 1 km de faux plat ou montée selon là où l’on place le curseur. Des traileurs marchent, je serre les dents et ne lâche rien, non je cours jusqu’en haut, je sais que ce n’est pas très long, comme toujours je me suis bien imprégnée du profil pour ne pas être surprise.
S’en suivent 4 km très techniques qui commencent par une descente jonchée de cailloux avant la grotte aven de Peyre-Haute. L’aven de Peyre-Haute s’est formé par l’effondrement de la voûte d’une grotte, laissant place à un puits de lumière propice au développement de la végétation.
Un peu magique comme endroit, vous ne trouvez pas ?
À mi-parcours, au rythme des encouragements des bénévoles très présents, on se glisse par une petite ouverture dans la paroi rocheuse, pour déboucher dans une chaos de pierres et rochers, on découvre la cavité à ciel ouvert, on en fait le tout et on ressort par où on est rentré.
Un petit tour dans le repère des fées 🧚♂️ et lutins 💙 (je me faufile, me cogne, mes chevilles qui partent dans tous les sens).
S’en suivent une montée et une descente dans les rochers et enfin une longue dernière montée dans un pierrier au milieu d’une forêt de mousse un peu mystérieuse. Mais d’où viennent toutes ces pierres ? La pente n’est pas très forte mais le pierrier rend la course difficile, j’alterne course et marche. Un traileur derrière moi s’amuse à compter le nombre de fois que l’une de mes chevilles part sur le côté, heureusement mes ligaments résistent comme de vrais élastiques.
Les 3 derniers km sont très très roulants, tout plat, encore quelques pierres bien pointues, il en reste pour bien accélérer. Un traileur se prend au jeu et me sert de lièvre sur quelques centaines de mètres. Le privilège d’être une femme, nous sommes parfois aidées.
Une haie d’honneur de spectateurs, c’est chouette ! Et puis les amis sont là quelques mètres avant l’arrivée et je ne les vois même pas (boulet que je suis).
Récup quelques heures.
2ème étape
25 km et 870 m D+
Pas de courbatures, la récup a été bonne.
Un vent terrible, on l’a entendu cette nuit, il est bien là, le mistral qui vient des montagnes refroidir le Sud. Heureusement le soleil brille mais il ne fait vraiment pas chaud.
On y va en courant pour s’échauffer, on loge à 500 m du départ, ça semble une bonne idée, … Ou pas ! La racine, je m’étale, ça commence bien. J’ai une belle contusion aux côtes à droite et la peau arrachée à la main. J’avais prévu les gants, ça protégera pour la suite.
Les départs se font en vagues. Toutes les coureuses et tous les coureurs du 15km ne sont pas encore partis…
Ça y est c’est notre tour. Départ plus calme qu’hier, ouf.
Ça commence facile, enfin sur le papier. C’est plat mais déjà des passages techniques, un dolmen, des cailloux. Une belle descente avec des passages où il faut se tenir où l’on peut pour sauter en bas des rochers.
On remonte, passage au rocher de l’aigle. L’été passé on y a fait une initiation à l’escalade avec les enfants.
On grimpe, on descend, on regrimpe dans les rochers.
Un passage plus roulant, l’attention qui baisse, et une pierre, je tombe. Encore. Un homme me relève, ça va c’est le côté gauche qui a pris cette fois.
Magnifique vue sur les Cévennes, ça souffle, ma casquette va s’envoler, obligée de la maintenir en mettant ma capuche. À chaque zone dégagée ça sera la même chose. Il paraît que le mistral peut rendre fou, je ne sais pas si c’est vrai mais il ne nous a pas aidés.
Encore un forêt de mousse, ces forêts sont fréquentes de le massif des gorges de la Cèze, la mousse recouvre les arbres dans les combes où le soleil est moins présent.
Arrive enfin la Grotte de la Salamandre. Aujourd’hui c’est une grotte aménagée pour le public, pas besoin de se glisser par une minuscule ouverture comme lors du prologue de la veille.
À la sortie un peu de réconfort près de nos amis.
Reste 5km hyper techniques avec descentes dans les rochers avec des cordes, forêt de mousse, passage dans un chaos de rochers comme à Fontainebleau, on doit même se faufiler à quatre pattes.
Dernière difficulté franchie au 21ème km, une interminable côte d’un km (une vraie montée, pas un faux plat, quel que soit l’endroit où l’on place le curseur 😅).
Le village, ouf, on traverse le centre équestre et bonheur, mon mari est là, il vient de finir et m’accompagne les derniers 100 mètres.
Je termine 4ème femme, et je suis récompensée en catégorie (1ère senior femme hors podium). Un joli panier garni et une entrée pour visiter la grotte de la Salamandre, en marchant cette fois.
Organisation au top. Tout roule, les secouristes sont très présents sur le parcours, les bénévoles sont nombreux, un véritable buffet nous attend à l’arrivée. Seules ombres, pas de consignes cette année, j’ai eu un peu froid en sortant de la salle avec le mistral qui était toujours bien déchaîné et certains traileurs ont été bloqués lors de certains passages techniques. Le départ en vague n’a pas suffi à réguler le flux. Mais pour ma part, je n’ai jamais été bloquée. Il y avait tout de même 2000 participants sur le week-end, tout ce monde dans un petit village d’à peine 700 habitants !
L’aventure ne s’arrête pas tout à fait là
Le soir à la pizzeria du village, nous rencontrons une partie des organisateurs, on échange quelques mots avec eux. On parle de nos spots préférés du coin, et l’un d’eux nous indique un endroit qui semble vraiment très beau. Il nous parle d’une arche en contre-bas d’un point de vue sur les gorges. Je connais le point de vue en question mais pas l’arche. Normal me dit-il, elle est hors des sentiers balisés. Mais avec ses explications je devrais trouver.
Cet été, nous avons suivi ses explications et sommes descendus sous le rocher de la Mourgue à la recherche de cette arche.
Mais où est-elle ? Elle est peut-être juste en dessous.
Et là, non pas une, mais trois arches apparaissent comme par magie devant nous. Quel sentiment merveilleux, d’enfin découvrir ce lieu grandiose.
Nous, traileurs aventureux, sommes vraiment privilégiés. Vous avez déjà connu ce sentiment, lorsqu’en vous découvrez un lieu reculé majestueux ?
Encore une petite étape… La visite de la grotte de la Salamandre en marchant cette fois. Nous l’avions déjà visitée plusieurs fois, même à la frontale lors de l’anniversaire de sa découverte, mais nous sommes toujours impressionnés par sa grandeur.
Ça y est, la boucle est bouclée, ce trail à étapes était finalement un peu plus long que prévu.
On y était et avons passé un super moment entre amis… Les paysages sont tellement différent de nos montagnes à Grenoble. Merci de ce récit palpitant
avec plaisir. C’est magnifique aussi du côté de Grenoble !