Ne laissons pas les tiques nous gâcher nos trails et sorties dans la nature !
Traileurs et autres amoureux des forêts et de la nature, nous devons cohabiter avec les tiques. Mais ne les laissons pas parasiter nos sorties !
Les tiques, acariens bruns-noirs, ont la taille d’une tête d’épingle voire plus petit. Mais, après s’être nourries, elles peuvent atteindre la taille d’une groseille. Ce sont des parasites externes qui vont se fixer à leur hôte (humain ou autre vertébré) pour se gorger de son sang. En somme, de mini vampires qui restent accrochés à nous !
Les tiques sont répandues partout en Belgique et en France, surtout en dessous de 1 500 m d’altitude. Elles vivent dans des zones boisées et humides, les herbes hautes des prairies (y compris dans les dunes), les jardins et les parcs. Les morsures de tiques ont principalement lieu entre mars et octobre, avec un pic en mai, juin et juillet.
Les personnes les plus touchées par les morsures de tiques sont les personnes fréquentant ces lieux : traileurs, randonneurs, forestiers, jardiniers …
Pourquoi est-ce dangereux ?
Outre le fait que l’on n’aime pas se faire parasiter et se faire sucer le sang, les tiques doivent être ôtées le plus vite possible car elles peuvent transmettre des bactéries et des virus.
En Belgique, d’après un recensement effectué en 2017, en moyenne 14 % des tiques sont infectées par Borrelia burgdorferi, la bactérie pouvant causer la borréliose de Lyme (= maladie de Lyme). En France, selon la région, les pourcentages de tiques porteuses de la bactérie varient entre 5 et 20 %. Cependant, toute morsure par une tique porteuse de la bactérie n’est pas nécessairement contaminante.
Actuellement, on estime qu’en Europe de l’Ouest, la probabilité d’attraper la maladie de Lyme après une morsure de tique serait d’environ 2%.
En Europe centrale (y compris en Suisse), les tiques peuvent en plus transmettre un virus, responsable de l’encéphalite à tiques. Cette maladie se traduit par des symptômes grippaux et, dans une minorité de cas, elle peut engendrer des atteintes neurologiques ou cérébrales parfois fatales. Un vaccin existe. Il est vivement recommandé de se faire vacciner en cas de séjour nature (trail, camping, rando…) dans les zones concernées.
Les tiques peuvent être parfois porteuses d’autres pathogènes, leur transmission est toutefois moins fréquente.
Comment se protéger ?
Le meilleur moyen est de ne pas se faire mordre… En évitant les hautes herbes, buissons… et en restant sur les chemins larges, ce qui n’est pas tout à fait compatible avec le trail.
Il est conseillé également :
- de porter de vêtements couvrant (longues manches, pantalon glissé dans les chaussettes, chapeau), et de couleur claire (pour voir plus facilement les tiques). Attention, les tiques peuvent passer à travers les manchons de compression et résistent au lavage à 30°C conseillé pour les textiles sportifs.
- de mettre du répulsif contenant de DEET (30 à 50%) sur la peau exposée, en évitant le visage et les mains (demandez conseil en pharmacie). Attention, la protection est limitée aux zones recouvertes par le produit et a une durée de quelques heures seulement. Les répulsifs peuvent procurer un sentiment de fausse sécurité, et ne dispensent pas des autres mesures préventives.
- d’inspecter tout le corps, y compris ce qui était couvert par les vêtements, car la tique se déplace sur le corps pour trouver le meilleur endroit, à ses yeux, pour mordre. La tique aime particulièrement les plis, la chaleur et les poils. Il est possible d’avoir une tique accrochée derrière une oreille sans s’être couché dans l’herbe.
Que faire en cas de morsure
Dans cette vidéo, un résumé de la conduite à tenir :
Ne pas paniquer, le risque de transmission d’une maladie est faible et d’autant plus si la tique est enlevée tôt.
La tique doit être retirée le plus rapidement possible avec un crochet à tiques ou une pince à tiques. L’outil doit être positionné le plus près possible de la peau sans comprimer le corps de la tique pour ne pas laisser une partie dans la peau. Si c’est le cas, il faut consulter un médecin. Il ne faut pas utiliser d’éther, alcool ou vaseline qui risqueraient de faire régurgiter la tique, ce qui augmenterait le risque de transfert de microbes. Se référer au mode d’emploi et à la vidéo ci-dessus.
La zone de morsure doit être lavée au savon et ensuite désinfectée.
Afin de se souvenir de la date de morsure, il faut l’inscrire dans son agenda.
Pour aider au recensement, il est possible de signaler la morsure de tique sur :
- Tiquesnet pour la Belgique
- Signalement tique pour la France
La prise d’antibiotiques préventivement, sans signes cliniques d’infection, n’est actuellement pas dans les recommandations (usage rationnel des antibiotiques).
Pendant un mois, il faut surveiller les signes d’une infection. En cas d’apparition d’un érythème migrant (plaque rouge s’étendant de manière centrifuge en s’éclaircissant progressivement à partir du centre) et/ou de symptômes grippaux, il faut consulter son médecin. Les recommandations pour le traitement de la borréliose de Lyme sont reprises ici.
Les symptômes de la maladie de Lyme
Le stade précoce localisé (stade I : 2 à 30 jours après la morsure)
- Érythème migrant (60% des cas)
- Parfois apparaissent des symptômes grippaux (fièvre, courbatures, et ganglions gonflés)
Le stade de dissémination précoce (stade II : quelques semaines après la morsure)
Chez les patients qui n’ont pas été traités (ou pas correctement) au premier stade, peuvent apparaître :
- des lésions étendues d’érythème migrant
- de la fatigue
- des problèmes neurologiques (méningite, neuropathie…)
- des problèmes cardiaques
- de l’arthrite
Le stade disséminé (stade III : des mois à des années après l’infection)
Chez les patients qui n’ont pas été traités (ou pas correctement) aux stades précédents, les symptômes suivants peuvent être présents :
- Douleurs articulaires persistantes, surtout au niveau des genoux
- Problèmes neurologiques
- Problèmes cutanés chroniques
Le stade post-Lyme
Un petit pourcentage de plaintes peut rester observable après un traitement adéquat, principalement de la fatigue, des douleurs musculo-squelettiques et des problèmes neurocognitifs. Ce stade est encore peu documenté.
Conclusion
Nous, traileurs, devons inclure dans notre routine post-sortie une inspection minutieuse pour détecter d’éventuelles tiques. Le cas échéant, il faut les enlever rapidement et totalement. Une tique infectée retirée précocement ne parvient généralement pas à transmettre la maladie de Lyme. L’arrivée des premiers symptômes de la maladie de Lyme est à surveiller pendant au moins un mois.
À quand la pince à tique dans la liste du matériel obligatoire sur les courses ?
Profitez de la nature mais soyez vigilent !
Références
https://www.wiv-isp.be/matra/Pdfs/Flyer_tiques_2017.pdf
https://www.vaxinfopro.be/spip.php?article380
https://www.sciensano.be/fr/sujets-sante/maladie-de-lyme/symptomes#manifestation-pr-coce
https://www.sciensano.be/fr/coin-presse/surveillance-des-morsures-de-tiques-en-belgique-donnees-tiquesnet-2017-et-resultats-des-analyses-de
https://tiquesnet.wiv-isp.be/
https://wikiwiph.aviq.be/Pages/Maladie-de-Lyme.aspx
https://organesdeconcertation.sante.belgique.be/sites/default/files/documents/gids_lyme_borreliose_fr_march2017.pdf
https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/maladie-de-lyme
https://www.tekenvaccinatie.be/fr?utm_source=AdWords&utm_medium=ADW%20Search
http://www.mongeneraliste.be/maladies/tiques-et-maladie-de-lyme
https://www.hug-ge.ch/sites/interhug/files/structures/medecine_de_premier_recours/documents/colloques_MPR/2019/dr_m._schibler_060319.pdf