Coureur et parent : comment s’entrainer ?

Coureur et parent : comment s’entrainer ?

25 août 2019 0 Par Trail en couleurs

Endurance, fractionnés, séance spécifique, renforcement musculaire, sortie longue, rando-trail… ce n’est pas toujours facile de faire entrer tout cela dans le planning. Les sorties s’allongent avec la longueur de l’objectif et ça devient vraiment compliqué si l’on se lance dans un ultra-trail.

J’ai deux enfants et un travail à temps plein et on me demande souvent « mais comment tu fais ? ».

J’ai la chance d’avoir un mari compréhensif, il est coureur lui aussi, ça aide. Mes enfants ne sont plus des bébés. Mes parents sont très disponibles et toujours prêts à garder les enfants (merci). Je suis consciente d’avoir quelques facilités.

Dans les grosses périodes d’entraînement pour un long trail ou un marathon, il n’y a plus non plus de place pour les autres loisirs personnels (comprendre loisirs sans les enfants).

J’adore ma famille et mes enfants et je ne les vois pas comme une contrainte. Le tout est de trouver un équilibre où chaque membre de la famille trouve sa place et est heureux.

Je vous livre ici quelques idées, à vous de les adapter, si vous le désirez et si c’est possible, à vos enfants, horaires et entraînements.

La pause de midi

Ce qui est pratique c’est que les enfants sont de toutes façons à l’école à ce moment-là. Courir près de son travail permet de varier les lieux d’entraînement, et si on a la chance de le faire entre collègues, ça renforce les liens. On peut aussi faire de nouvelles connaissances… Cependant, ça demande de l’organisation : il faut penser à prendre son équipement le matin (ça m’est déjà arrivé de me rendre compte au moment de ma séance que le sac était resté à la maison, oups). Il faut aussi avoir accès à une douche. La pause de midi est un peu plus longue (le temps de se changer, faire la séance, se doucher, se rhabiller et manger, on est vite à 1h30 – 2h), ce n’est pas toujours possible.

Je partage parfois les entraînements pause midi d’un ami coureur. Nos lieux de travail sont très proches et il y a deux douches dans son immeuble. Ces entraînements permettent de passer des soirées en famille. Et puis, ces moments en pleine journée de travail sont une vraie déconnexion, une bulle hors du temps.

Pendant les jours de télétravail c’est évidemment plus facile de remplacer la pause midi par une petite séance. Pas question bien sûr de faire une rando trail de 5h 😉

Parents courent, enfants roulent

Mine de rien les enfants vont vite à vélo. Heureusement qu’ils s’arrêtent pour un oui ou un non pour qu’on puisse reprendre notre souffle. Une bordure à passer, une pause pipi, « Maman, je dois me gratter ! », « Papa, tu peux me faire boire à ta flasque ? »… et autant d’arrêts, mais ça repart vite. Je dirais qu’en fonction du bon vouloir des enfants, on est parti pour une séance au seuil (l’allure que l’on aurait sur 10km en compétition) où l’on attend les pauses avec impatience, ou une séance de fartlek (jeu de vitesse avec alternance aléatoire de VMA, seuil, récup). On oublie la séance à allure spécifique ou l’entraînement en endurance fondamentale qui ne fait pas trop monter le cœur.

Pour que la séance se passe au mieux, il vaut mieux réfléchir à son parcours en fonction des capacités de l’enfant (et pas des parents) car porter le vélo et l’enfant pour rentrer c’est moins marrant :

  • Adapter la distance
  • Adapter le dénivelé (quand ça monte c’est vitesse marche, quand ça descend c’est vitesse Usain Bolt sur 100m !)
  • Choisir le type de terrain (cyclo-cross, VTT ou route)
  • Faire attention à la densité du trafic (le dimanche après midi plutôt qu’à 17h en semaine)

Et n’oubliez pas le ravito pour les enfants !

Une alternative au vélo : la trottinette

Et c’est parti pour une séance de trotti-run !

La vitesse de l’enfant à trottinette est beaucoup plus proche de l’allure endurance, idéale pour les papotes parents-enfants. Il faut toutefois veiller à choisir des routes bien lisses, sinon c’est compliqué et ça risque bien de se terminer en promenade en portant la trottinette.

La séance pendant les activités des enfants

Je mets souvent à profit le temps libre pendant que les enfants sont à leur cours de natation ou d’athlétisme. Cela permet de ne pas multiplier les allers-retours et de ne pas avoir trop froid sur le bord de la piste en hiver. Pour que ça fonctionne, il faut que tous les enfants soient occupés en même temps, pas toujours évident.

Parfois les enfants préfèrent que je les regarde et je le fais avec plaisir. La séance de sport pour les parents est plus courte que celle des enfants. Il faut bien calculer l’itinéraire ou le nombre de répétitions de côtes ou VMA pour être là au moment ou ils ont terminé. Sous peine de se voir reprocher « Tous les autres sont repartis avant moi ! » à la moindre minute de retard (oups, j’ai pas couru assez vite, ben oui je devais terminer par 10 minutes de retour au calme).

 

Les enfants coachent les parents

Sans doute le plus compliqué à mettre en place.

Le but est d’aller au parc avec les enfants en s’échauffant. Les enfants en vélo ou en trottinette, voire en courant avec vous s’ils sont assez grands et qu’ils aiment ça (la distance doit être adaptée à l’âge de l’enfant). Après l’échauffement, on choisit un endroit calme, avec peu de monde et sécurisé, où l’on pourra courir autour d’une zone où les enfants pourront rester avec le chronomètre et le sifflet. Ils vont s’amuser comme des fous. Ben oui, papa et maman doivent obéir à leurs coups de sifflet en accélérant ou ralentissant, c’est trop fun. Ça fonctionne si les enfants arrivent à manipuler le chronomètre et sont relativement calmes et assez raisonnables pour rester au milieu de la zone autour de laquelle les parents courent. Privilégier les séances avec des intervalles de temps court comme des 30’’/30’’ et assez simples. On oublie les pyramides et intervalles irréguliers. Ce qui peut fonctionner aussi, c’est le fartlek : les enfants déterminent eux-mêmes la durée et l’allure (vite, plus vite, lent…). Ensuite, tout le monde rentre en guise de retour au calme.

Quand les enfants dorment

Se lever sans bruit lorsque la maison est encore endormie, enfiler ses running et filer en catimini pour une petite séance à jeun, c’est grisant. Encore faut-il trouver le courage. Le week-end ou en vacances je le fais sans problème, mais pendant la semaine de travail je n’ai jamais tenté. Il parait qu’après on est en super forme au boulot, mais il faut que l’autre parent gère le lever des enfants, ou courir très très tôt.

Un départ avec le lever du soleil ou à la frontale pour une sortie longue le week-end permet de ne pas trop empiéter sur la journée en famille et entraîne pour les départs très matinaux de certains (ultra)-trails.

 

 

Les entraînements en soirée après le coucher des enfants sont une solution aussi. Mais alors surtout dès qu’ils sont couchés, il faut y aller. Si on fait un arrêt dans le canapé c’est foutu, impossible de redécoller.

 

 

Le running-poussette

Celle-ci n’est plus vraiment d’actualité pour moi.

Comme mes enfants sont plus âgés, je n’ai pas beaucoup testé. Je ne l’ai fait qu’une seule fois au début de mes aventures de coureuse. J’avais choisi un terrain plat et lisse, un RAVeL (Réseau Autonome des Voies Lentes, chemin asphalté aménagé sur une ancienne ligne de chemin de fer). Toutes les personnes que j’y ai croisées m’ont parlé : « vous êtes courageuse », « ce n’est pas trop lourd ?», « il est bien, là » … C’est sympa de se faire encourager. L’enfant est avec le parent qui court et prend l’air, c’est parfait.

Avec un enfant ça va, avec deux c’est plus compliqué (et plus lourd !). Une poussette adaptée au type de terrain est nécessaire, il faut de toute façon faire attention aux bordures… En descente on peut être entraîné par la vitesse, une poussette avec un frein manuel est plus sûre. Il faut bien entendu attacher l’enfant dans la poussette. Je ne le ferais pas avec un jeune bébé de peur qu’il soit trop secoué.

 

Et vous ? Vous faites comment ?